
Altar

Parmi tous les peuples kalthéens, c’est l’espèce des altars qui dispose de la plus petite population. En effet, après la découverte des altars par des explorateurs de l’Empire, la cohabitation délicate avec les autres Kalthéens a largement diminué leur nombre. Malgré la disparition de leurs ailes, ils se montrent toujours méfiants et n’accordent leur confiance qu’à leurs plus proches amis.
Biologie
La peau gris pâle des altars a pour particularité de s'éclairer d’une lueur bleutée au moindre contact. Des formations osseuses s’étendent sur certaines parties de leur tronc, de leurs bras, et de leurs jambes. Élancés, ils sont pourvus de deux membres supérieurs et inférieurs munis de grandes griffes. Leur queue, dotée d’une pointe acérée, sert aussi bien à maintenir leur équilibre qu’à combattre. Cette espèce a longtemps suscité la peur en raison de la configuration étrange de sa bouche, qui s’ouvre du haut de la gorge jusqu’à la base des deux yeux.
Histoire
À l’aube des temps, Ephirëm, déesse de la lune, errait sur son astre, vouée à y rester à jamais. Sculptant des roches scintillantes pour tromper l’ennui, elle leur insuffla, au fil des siècles, un peu de sa magie. Celle-ci se mua en essence vitale qui éveilla ses œuvres. Ainsi marchèrent les premiers altars, sous une forme bien différente de celle d’aujourd’hui. Ces enfants de roche aux proportions difformes vécurent auprès de leur mère tandis qu’elle continuait à parfaire les suivants.
Bientôt, elle acheva son chef-d’œuvre : Phérildiann. Phérildiann était l’altar parfait : beau, agile, rapide et brillant. Sa lumière était telle qu'on la voyait depuis Kalthéon. Il ne fallut pas plus de quelques mois pour qu’un dragon, Mhinacre le Crépusculaire, convoite ce trésor. Faisant irruption dans le domaine d'Ephirëm, il massacra des centaines d’altars originels. Folle de rage et de tristesse, Ephirëm entra dans un combat sanglant contre la créature.
Leur lutte creusa de larges et profonds cratères à la surface du corps céleste. Se rendant compte qu’elle ne pourrait venir à bout du dragon, la déesse décida de mettre ses petits en sécurité avant d’emprisonner Mhinacre. À l’aide d’un pont de lumière lunaire, elle envoya les altars sur le continent d’Anjahd, refuge des dieux Quilshik et Kaha’ladaleth. Ainsi, Ephirëm s’assurait que ses enfants, éloignés du reste des Kalthéens, ne soient pas chassés en raison de leur apparence et de leur comportement très différent. Elle leur fit également don d’ailes pour qu’ils puissent s’échapper en cas de besoin. Comme les altars avaient atteint les terres de Kalthéon bien après l’interdiction de vol de Phoéza, cette faculté subsista grâce à l’énergie divine qui y était enfermée.
Les altars, guidés par Phérildiann, apprirent à survivre sur Kalthéon. Perdant peu à peu de leur brillance, ils virent leur peau ternir, jusqu’à ne plus briller qu’au toucher. Même leur chef perdit de sa superbe aussi loin de la lune.

Pendant longtemps, les enfants d’Ephirëm n’eurent aucune nouvelle d’elle. Phérildiann sombra alors dans un profond désespoir et se recouvrit d’un voile noir pour dissimuler sa peau, qui n’émettait plus aucune lumière. Un soir, il monta dans une barque et disparut, voguant seul parmi les vagues.
Les altars furent découverts par les autres peuples de Kalthéon lorsque Kaha’ladaleth, se retirant d’Anjahd, laissa les peuples de l’Empire s’aventurer sur le continent du nord. Voyant toutes les étranges espèces qui y vivaient, les Kalthéens lancèrent la chasse aux chimères. Du fait de leur langage et de leur apparence difficiles à appréhender pour les autres peuples, les altars furent considérés, eux aussi, comme des chimères et poursuivis. Lorsque l’on se rendit compte de leur faculté de voler, le commerce de leurs ailes débuta. La poussière d’ailes d’altar semblait pouvoir contourner l’interdiction de vol de Phoéza. Les altars, surnommés « Peaux d’argent » par leurs bourreaux, décidèrent de protéger les leurs en suppliant Ephirëm de leur retirer leurs ailes. Préoccupée par Mhinacre, cette dernière mit plusieurs années avant de répondre à leur requête. Malgré la perte soudaine des ailes des altars, des Kalthéens continuèrent leur traque, pensant trouver cette précieuse poussière dans les cicatrices de leur dos.
Leur chasse s’interrompit lors de l’Avènement de Béilirus. Alors que les peuples s’enfouissaient sous terre, les altars hésitèrent. Ils n’avaient d’autre choix que de suivre leurs ennemis dans les souterrains pour espérer y survivre eux aussi. Il y eut alors une scission, certains refusant de descendre et de risquer une cohabitation avec les habitants de l’Empire. Ils restèrent alors sur leurs falaises enneigées, tandis que les autres se mirent en route.
Le premier groupe, celui de l’extérieur, s’enfonça profondément dans leurs refuges escarpés, cherchant à échapper aux légions meurtrières. Nombre d’entre eux, devant la férocité des démons, regrettèrent leur choix et tentèrent de regagner les souterrains, mais cette route leur était désormais fermée. Le combat pour la survie devint permanent, mais des alliances inespérées surgirent. Les demi-démons appelés tieffelins leur portaient parfois assistance pour échapper à leurs parents monstrueux.
Quant aux altars qui avaient décidé de rejoindre les cités souterraines avec le reste de la civilisation, ils ne furent pas mieux lotis. Le premier siècle, d’ores et déjà exceptionnellement dur pour les Kalthéens, fut encore pire pour eux, car les croyances d’antan subsistaient, et leur chasse restait un sport prisé. Mais ce ne fut pas la seule source de leurs tourments. Éloignés de la lune, et donc de leur déesse, Ephirëm, les altars ne parvenaient plus à se reproduire. À l’aide de la science, des nourrissons vinrent au monde. Mais beaucoup se révélèrent rapidement difformes et enragés. Certains furent abattus, d’autres, abandonnés dans les longs tunnels sombres des grottes où, livrés à eux-mêmes, ils devinrent de véritables monstres. On les trouve encore aujourd’hui sous terre, sous le nom de « rejetons d’altar ». De toutes les espèces, les altars sont ceux qui sont ressortis des souterrains avec la population la plus réduite.
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Religion
Les temples des altars sont très modestes mais ces derniers aiment, néanmoins, construire une multitude de petits autels près des étendues d’eau. Pour faire honneur à Ephirëm et Phérildiann, les altars y plongent toutes sortes d’éléments qui reflètent la lumière lorsqu’ils vont prier, pour accompagner le reflet de la lune. Les lieux de culte des altars sont, de ce fait, très prisés par les bandits et aventuriers pour en piller les trésors. Mais se saisir d’une seule de ces offrandes peut aboutir à une terrible malédiction...
Les altars prennent extrêmement au sérieux le sentiment de l’amour et le mariage, qu’ils appellent « Lendolën ». Les cérémonies se font en présence de tout le clan, une nuit de pleine lune, à l’heure où l’astre est le plus haut. Seule la lueur de ce dernier est autorisée pour éclairer cet instant. Un altar amoureux est capable de produire une immense chaleur au niveau de son cœur. Les deux amants font donc chauffer leurs griffes au contact de leur torse, puis gravent sur la peau de l’autre une pleine lune, signifiant qu’ils sont désormais unis. Un altar, une fois lié à un autre, ne peut plus s’en défaire et l’aimera pour l’éternité.
Relations et économie
Les altars sont extrêmement méfiants des autres espèces en raison de leurs traumatismes passés ainsi que du braconnage qu’ils subissent encore. Ils préfèrent se faire discrets. Néanmoins, une profonde amitié lie les tieffelins et les altars depuis la guerre démoniaque. C’est pour cela qu’une partie de la population altar, celle qui ne s’est pas mélangée au reste du monde, vit dans des cités cachées et peu cosmopolites où l’on trouve essentiellement des tieffelins. Ils vouent également une certaine affection aux aeries, qui comptent parmi eux le sage à l'origine de l'arrêt de leur chasse durant l’Âge de l’Empire.
Ils ne sont pas fermés aux échanges et discussions avec les autres peuples. Seulement, leur méfiance est souvent prise pour de la froideur et de l’arrogance. Les altars étant encore très méconnus de la plupart des civilisations, les gens préfèrent en général s’en tenir éloignés. Malgré tout, ils commercent beaucoup avec les nains pour leurs pierres précieuses, ne pouvant s’empêcher d’acquérir davantage d’objets brillants. Leur négoce se faisant principalement en dehors de leurs cités, ils échangent, quant à eux, les ressources inaccessibles des plus hautes montagnes et des plus froides toundras. Plutôt manuels, les altars sont également réputés pour leurs lames incassables et tranchantes, qu’ils forgent avec un matériau spécifique, le géorith. Celui-ci se trouve uniquement au plus profond des falaises nordiques.
Spécial : communication primitive
Les altars communiquaient, autrefois, avec un langage unique composé de claquements de langue. Ils l’utilisent rarement aujourd’hui, mais il est parfois possible de voir deux altars échanger de la sorte devant des interlocuteurs en qui ils n’ont pas confiance ou d'entendre des altars communiquer ainsi dans les montagnes, lors d'une partie de chasse.
Spécial : excroissances vestigiales
Après des siècles sans ailes, la chasse des altars continue malgré les interdictions et les sanctions. Certains individus pensent encore pouvoir contourner la décision de Phoéza et les traquent sans relâche. La poussière d’ailes d’altar est devenue extrêmement rare. On dit qu’il en reste quelques pochons, qui datent d’avant l’Avènement de Béilirus. Selon certaines rumeurs, les concepteurs des zeppelins auraient utilisé cet élément pour que leurs dirigeables atteignent des hauteurs élevées.
Spécial : Esëreal dë Dolmann
Outre leur braconnage, les altars ne parviennent pas à augmenter leur population à cause de leur reproduction particulièrement difficile. En effet, ils doivent attendre les nuits de pleine lune, seule occasion d'obtenir la bénédiction d'Ephirëm, pour espérer enfanter. À ce moment, lorsqu’ils obtiennent la Esëreal dë Dolmann (« bénédiction des originels »), la peau des Altars se met à luire presque autant que celle de leurs ancêtres. Si, par chance, l’accouplement a fonctionné, la femelle est en gestation pendant quatorze mois. La peau de la mère se met à nouveau à luire le jour de l’accouchement, son essence vitale se transmettant à sa portée tout comme Ephirëm le faisait avec ses créations. Mais, en conséquence,, la plupart des mères ne survivent pas à cet évènement.
Spécial : lo rendaë dë öltssar
Contant la légende de Mhinacre de génération en génération, les altars vouent une haine profonde aux dragons. Ainsi, ils se sont donnés pour objectif de tous les anéantir, aussi suicidaire soit cette quête, nommée lo rendaë dë öltssar (« la chasse des dragons »).
Dans les rares clans altars qui existent encore, un groupe de six valeureux part chaque année, durant la nuit de la première pleine lune de l’année. Ceux-ci ne doivent pas revenir avant d’avoir tenté d’abattre un dragon ou, du moins, d’avoir ramené une information primordiale pour tuer l’un d’entre eux. Les sangards, morts ou vifs, sont tout aussi précieux. La plupart du temps, il faut environ six ans avant qu’un altar ne revienne en vie de cette quête. Guidés par l’honneur, se sachant en permanence sous le regard d’Ephirëm, les altars prennent très au sérieux leur objectif et se frottent à des dangers souvent bien trop extrêmes pour eux. Les individus en dehors des clans sont aussi amenés à se lancer dans de telles missions. Certains d’entre eux s’engagent dans l’ordre du Dragon pour cette quête.
Noms féminins : Veldra, Okha, Sylra, Velara, Vetra, Kera, Nelra, Pryrhia, Kyria, Kyrdra.
Noms masculins : Kelyar, Dryak, Uxsar, Vraal, Kadar, Vayak, Telak, Anklar, Vendra, Yliar.
Origines
Les altars, du fait de leurs origines et de leur passé tumultueux, ont muté au cours des dernières décennies pour devenir l’espèce qu’ils sont aujourd’hui. Néanmoins, les individus présentent, depuis le début de l’Âge de la Reconquête, des différences. Celles-ci seraient directement induites de la force de leur croyance en Ephirëm ainsi que du lieu et du type d'éducation qu'ils ont reçue.
Griffemort
Avant l’Avènement de Béilirus, les altars vivaient sur des falaises abruptes et inhospitalières grâce à leurs griffes acérées. Certains ont survécu à l’intérieur de la roche durant l’invasion démoniaque et ont transmis aux générations actuelles leur savoir-faire.
Phérildien
Ephirëm est considérée comme la mère de tous les altars. Ses absences répétées liées aux assauts de Mhinacre a miné la foi de bien d’entre eux. Mais certains groupes font perdurer les traditions et l’honorent chaque jour. La déesse continue de protéger tous ses enfants, sans distinction, mais favorise les facultés de ses altars les plus fidèles.
Ravageur
Lorsque les altars furent contraints de rejoindre la surface de Kalthéon, Ephirëm s’assura qu’ils aient de quoi se battre et se défendre pour survivre loin d’elle. Plus tard, lorsque l’Empire découvrit leur existence, le carnage qui s’ensuivit en éradiqua la majorité. Renforcés par les épreuves de leur passé, certains altars se sont démenés pour que leur corps devienne une machine de guerre.