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Beldiav

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Dieu des arts

Beldiav est un dieu héritier qui régit l’art sous toutes ses formes. Il vécut son ascension durant le Siècle Suspendu, en l’an 14.

 

Peintre débutant depuis quelques années avant l’an 0, le kekt Beldiav tentait de devenir professionnel, sans succès. Lorsque Béilirus surgit avec ses démons, il rejoignit la masse de réfugiés Kalthéens et partit se cacher dans l’une des cités enterrées. Il passa la décennie suivante à essayer, en vain, de créer à nouveau. Sa principale muse étant la nature, il ne parvenait plus à déceler d’étincelle dans cette existence dénuée, selon lui, de toute beauté sauvage.

 

Il s’efforça, une nuit, de trouver de l’inspiration dans l’une des centaines de galeries entourant sa cité troglodyte. Il posa sa toile dans un couloir désert et se mit à observer la paroi pendant plusieurs heures. Échouant à nouveau, il se promit de revenir une dernière fois le lendemain, avant d’abandonner son rêve pour de bon. Non loin de lui, Dima, la déesse de l’alchimie et des maladies, l’épiait.

Elle aussi souffrait de l’absence de la végétation. Son domaine d’alchimie s’était drastiquement réduit depuis que les seules plantes souterraines se limitaient à quelques espèces de champignons. Elle s’était approchée du peintre, affaiblie et morte d’ennui, dans l’espoir de le voir dessiner un paysage qui lui rappellerait la forêt dans laquelle elle avait toujours résidé. Devant la déception de Beldiav, elle décida d’agir. Ancienne exaltée de Kaha’ladaleth, elle était capable de produire une certaine quantité de végétation, bien que celle-ci fût éphémère.

 

Lorsque Beldiav revint le lendemain, il vit, devant sa toile, une scène qu’il trouva plus belle et merveilleuse que tout ce qu’il avait pu observer jusque-là. Des ronces, des champignons et de la mousse entouraient une silhouette féminine qui semblait être née de la flore elle-même. Beldiav se mit à peindre, ne voulant pas passer à côté de cette chance inespérée. Sans savoir qui était sa muse, il la remercia dès qu’il eut terminé son premier chef-d’œuvre.

 

Cependant, en observant la toile, Dima fut déçue de s’apercevoir que le kekt n’avait pas l’imagination qu’elle escomptait. Elle se tourna vers lui et lui proposa un marché. Elle lui promit de lui donner l’inspiration nécessaire pour devenir le plus grand artiste de son temps s’il la divertissait chaque semaine. Beldiav accepta sans hésitation et Dima lui fit donc d’une petite flasque. Le kekt la but et se sentit traversé par des pensées fulgurantes, inarrêtables.

 

Sept jours plus tard, il se présenta à Dima avec un numéro de danse parfaitement composé et exécuté, qu’elle apprécia. La semaine suivante, il lui prépara une chanson et celle d’après, une sculpture. Beldiav redoubla d’efforts et de créativité pendant presque une année, s’étonnant lui-même de son soudain génie.

 

Le kekt devint maître d’un nombre impressionnant de domaines artistiques, faisant preuve d’originalité à chaque nouvelle démonstration. Il ne remarqua rien lorsque Dima ne lui donna plus que des potions factices. Beldiav brilla au sein des cités souterraines et s’éleva dans les rangs de la société.

 

Mais leur petit jeu fut découvert par d’autres artistes envieux du secret du talent de Beldiav. Moins ignorants de la religion que ce dernier, ils reconnurent immédiatement la redoutée Dima et allèrent dénoncer sa présence aux autorités. Craignant qu’elle ne vienne semer une maladie mortelle au sein de leur cité fragile, les citoyens prirent les armes, bien décidés à abattre cette déesse amoindrie.

 

Beldiav comprit que sa muse était en danger et qu’il devait, par tous les moyens, la sauver. Maîtrisant ses cordes vocales comme personne, il imita la voix de Dima dans une galerie perdue pour attirer les assaillants. Leurrés, ces derniers le suivirent jusqu’à un grand couloir parsemé de ronces et de champignons. Voyant là l’entrée de la tanière de la déesse, ils s’y précipitèrent. Mais tout cela n’était que duperie. Beldiav avait peint un trompe-l’œil si réaliste que celui-ci en était devenu tangible. Il effaça son tableau une fois le groupe rentré, les tuant sur le coup. Ce coup de maître, aussi cruel soit-il, le fit s’élever au rang de divinité.

 

Retrouvant sa muse, il la pria de partir avec lui. Dima, enragée par l’audace des mortels, souffla une maladie dans la direction des autres guerriers qui la poursuivaient avant de suivre son artiste. Fusionnant avec leur armure, leurs agresseurs décédèrent dans d’atroces souffrances. Le champignon de la rouille progressa sur leurs corps et se propagea dans les cités souterraines quelque temps plus tard, signe de la vengeance de Dima. Depuis sa fuite, Beldiav se serait marié à sa muse sous la bénédiction de Kyros, et ce, malgré les avertissements du reste du panthéon.

Culte

Bien que son histoire s’achève dans le sang, les artistes firent de Beldiav un modèle. Le kekt ayant laissé des peintures, des gravures, des sculptures, des partitions et diverses notes derrière lui, son héritage passa entre les mains d’autres adeptes qui l’honorèrent. Son amour maudit inspira de nombreuses œuvres. L’art reprit alors de plus belle au fond des cavernes et remit du baume au cœur des Kalthéens. Mais il devint aussi dangereux qu’apaisant, aussi beau que terrible sous la régence de Beldiav.

 

Beldiav apprécie les offrandes discrètes. Il se glisse fréquemment derrière les artistes pour observer leurs créations et les guider. Il n’aime guère les grands temples et s’amuse même à les détruire s’il ne les trouve pas à son goût. Il est toujours friand d’œuvres lui étant dédiées, hormis celles qui le représentent physiquement. En effet, ayant bien changé aux côtés de Dima, il refuse d’accepter sa nouvelle apparence. Il brûle donc toutes les toiles qui tenteraient de les reproduire, lui ou Dima, qui demeure sa muse à lui seule.

Représentation

Grand et mince, Beldiav n’a plus que la forme globale du kekt qu’il était. Sa peau a pourri par endroits en raison de sa proximité avec la déesse des maladies. Il aime arborer des masques sophistiqués qui traduisent son état émotionnel. Ces masques peuvent symboliser un simple sentiment ou des sensations, comme le bruit du vent ou encore la chaleur d'un matin d'été. D’autres masques lévitent autour de lui en permanence. Il porte un imposant et élégant chapeau ainsi que des épaulettes dont s’échappent deux larges voiles. Il ne quitte jamais sa ceinture d’artiste à laquelle pendent toutes sortes d’outils : pinceaux, fermoirs, crayons… Chacun de ces objets est légendaire et ses sujets rêvent qu’il leur en fasse don.

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