

Chronologie

Cosmogonie
Dans l’univers infini, des constellations assoupies se meuvent. Au commencement, Woneurlüng et Rhawalkya, deux entités à la dérive, se réveillèrent en s’entrechoquant. Rhawalkya, très en colère, entreprit un combat titanesque contre Woneurlüng. Ce dernier tenta de la raisonner, mais ce ne fut qu’aux portes de la mort qu’elle fut charmée. Entrelaçant leurs doigts, ils laissèrent leurs blessures les éteindre à jamais. Les terres de Kalthéon germèrent de leur poigne tandis que leur sang forma les océans et leurs organes, les quatre plans.
Mais le Tenwa tel que le connaissent les Kalthéens ne débute pas ici. Leurs corps se figèrent pendant plusieurs millénaires, jusqu’à ce qu’une nouvelle entité naisse de leur union. Quelque part, au milieu de la chair, un amas d’énergie se forma : le Core. Il façonna, à son tour, des êtres capables de modeler le monde. Ainsi, les dieux Quilshik, Kaha’ladaleth et Darharshan virent le jour. Plus tard, il conçut également Antare, dieu du soleil, et Ephirëm, déesse de la lune, pour faire de Kalthéon un lieu propice à la vie. L’arrivée de la lumière d’Antare endigua la prolifération des noctiles, qui s’étaient multipliées pendant la gestation du Core.
Puis, de la même façon, Kaha’ladaleth et Quilshik façonnèrent la vie. De simples cellules aux prémices de leur existence, leurs créations devinrent des civilisations entières au fil des millénaires.
Il existe, à l’époque moderne, des sujets qui refusent de vénérer le panthéon kalthéen, qu’ils considèrent comme des vassaux du Core, quand bien même celui-ci reste perpétuellement muet à leurs prières.
Premier Âge
Nul ne sait combien d’années dura le Premier Âge. Les Kalthéens savent seulement que des dieux d’une puissance incommensurable arpentaient la terre, semant la vie, érigeant les montagnes, creusant les lacs, et transformant chaque jour la surface du monde jusqu’à l’avènement de civilisations avancées.
Kaha’ladaleth et Quilshik furent les premiers dieux de Kalthéon. Bien que l’imaginaire collectif les représente souvent sous forme humanoïde ou semblables aux espèces qui les vénéraient, il est probable qu’à l’origine, leur forme fut bien différente, voire monstrueuse. Émergeant du Core, amalgame de matière à l’origine de la vie, ces dieux sont les « Dieux Anciens ». Ils mirent des siècles à expérimenter différentes enveloppes et à découvrir la nature de l’existence elle-même.
Les créations de Kaha’ladaleth, déesse de la nature, étaient dénuées de tout dessein, la mort elle-même n’existant pas pour contrebalancer la vie.
Quilshik, dieu du cycle de la vie et de l’entropie, fut le premier à ressentir le désir de vivre. Il permit aux êtres de croître, de vieillir et finalement de mourir.
Darharshan, premier dieu de la magie et troisième création méconnue du Core, avait, quant à lui, pour mission de gérer les flux d’énergie, appelée nym, s’échappant du plan Astral. Cependant, la charge qui lui incombait était trop grande. Ne pouvant contenir seul toute la magie astrale, Darharshan, accablé par une souffrance insoutenable, finit par céder et libéra l’énergie sur Kalthéon, menaçant la vie de tous ses habitants. Le Core intervint, et une nouvelle divinité, Nymirilym, prit la place de Darharshan. Elle apprit des erreurs de son prédécesseur et distribua une quantité infime de nym à chaque être vivant. C’est ainsi qu’un nouvel équilibre fut instauré. Darharshan survécut, mais la transformation des suites du surplus de nym et la haine d’avoir été abandonné par son créateur le rendirent fou. Dans l’ombre, il devint le dieu du chaos.
Lorsque Antare, dieu du soleil, illumina pour la première fois la surface de Kalthéon, les noctiles, qui s’y étaient installées durant la gestation du Core, furent chassées. Ces êtres intangibles, venus du néant intersidéral, tentent depuis de reconquérir leur territoire en hantant les ombres de Kalthéon.
Au cœur du Premier Âge, Kaha’ladaleth et Quilshik créèrent leurs premières et uniques créations communes : les dragons. Unissant leurs pouvoirs, ils insufflèrent la vie à sept œufs. Seulement six dragons en émergèrent : Sobinak, Jiǔ-Yún, Kaldÿp, Draco, Anyanwu et Mhinacre. Le septième n’éclot jamais. Les jeunes dieux pensaient leurs créations parfaites en tout point. Leurs rêves furent brisés quand les dragons se révélèrent consumés par des idées malsaines, malgré leur apparente perfection. L’orgueil, la gourmandise, la paresse, l’avarice, la colère et l’envie les habitaient entièrement, ruinant les espoirs de leurs créateurs.
Kaha’ladaleth et Quilshik décidèrent de laisser derrière eux les contrées sur lesquelles ils avaient conçu leur première création et de tout recommencer sur un nouveau continent. Ils dissimulèrent les terres de leur échec sous une brume épaisse et impénétrable.
De nombreuses créatures émergèrent lentement dans le sillage des deux dieux, les plus notables étant les elfes et les kekts. Les elfes furent créés en premier mais, alors qu’ils émergeaient à peine de leur matrice cristalline sous la montagne de Kaha’ladaleth, Quilshik avait déjà doté de conscience ceux qu’il considérait comme ses enfants : les kekts. Ces derniers commençaient à découvrir le monde, explorant ses mystères et ses merveilles.
Pendant cet âge, de nouvelles espèces apparaissent, des civilisations se construisent, des conflits commencent à se développer, mais les sociétés demeurent rudimentaires et les conflits restent localisés.
Selon les théories des historiens, le Premier Âge prit fin environ 2000 ans avant l’Avènement de Béilirus, à l’époque où il est estimé que les kekts inventèrent l’écriture. Ils élaborèrent également le premier calendrier, appelé calendrier quilshien. L’an 0 av. B. correspond à l’an 2012 sur le calendrier quilshien, qui n’est plus en usage aujourd’hui.
Âge Tribal
L’Âge Tribal fut une époque de guerres et de conflits sanglants. Les nombreuses espèces civilisées du monde se méfiaient les unes des autres, perpétuant une ère de tension. Certaines communautés tentèrent d’établir des liens marchands et de cohabiter pacifiquement, mais ces efforts furent de courte durée, les raids constants des clans varoks compliquant considérablement toute tentative de paix et de coopération.
Omal’garrun, dit « le Belliqueux », unifia les clans varoks sous son étendard, et partit à la conquête de Kalthéon avec ses armées. Par sa puissance croissante, il accéda à la divinité. Son peuple le baptisa dès lors « le Dieu conquérant », tandis que les autres peuples le surnommèrent « le Boucher ». Peu à peu, il domina tout le continent de Kalthéon, n’hésitant pas à mettre des cités entières à feu et à sang. Après dix années de campagne, les dieux tinrent un grand concile en 1700 av. B. pour discuter de ce conflit dévastateur. Nul ne sait ce qui fut décidé alors. Toutefois, après ces événements, Omal’garrun décéda et son empire s’écroula comme un château de cartes. D’autres dieux de la guerre émergèrent au cours des siècles, mais aucun n’atteignit jamais la puissance sanguinaire du premier.
Au cours de cet âge, les Kalthéens firent l’effroyable connaissance des dragons. Sobinak semait la destruction à travers Kalthéon et perpétrait des carnages sans précédent. En 1420 av. B., cette terreur engendra la création de l’ordre du Dragon. Par un courage inébranlable, celui-ci parvint à le faire battre en retraite. Son errance le conduisit finalement au royaume du roi nain Thaldröck. Une nouvelle fois, le dragon bestial s’abandonna au massacre. Le roi Thaldröck, inventeur de génie, sauva alors son peuple. Pris d’une fièvre créatrice, il conçut une arme redoutable qui parvint à sectionner les ailes de Sobinak. Meurtri, le dragon s’enfuit. Cet acte héroïque transforma Thaldröck, qui devint le dieu de l’artisanat.
À la fin de l’Âge Tribal, Vor’anjahd, un charismatique Teñiz kekt, devint roi de l’une des plus grandes régions à l’est du continent. En 526 av. B., il fut sacré empereur, marquant le début de l’unification du continent sous sa bannière. Les raids des varoks, qui se poursuivaient malgré la disparition d’Omal’garrun, jouèrent un rôle crucial dans la conquête de Vor’anjahd. En effet, seul son empire possédait la puissance nécessaire pour protéger les peuples des attaques incessantes. De nombreux royaumes capitulèrent à contrecœur tandis que les varoks commencent à craindre ce nouvel adversaire. C’est alors que Shavaris, nouvelle déesse de la guerre, se révéla. Elle se présenta rapidement comme l’ennemie numéro un de l’empire de Vor’anjahd et la guide de son peuple.
Âge Impérial
L’Âge de l’Empire s’étend de 514 av. B., avec le sacre du premier empereur Vor’anjahd, et prend fin à l’an 0 lors de l’avènement de Béilirus.
En l’an 514 av. B., l’Empire parvient à unifier les royaumes et les peuples, établissant une paix précaire sous la dynastie de Vor’anjahd. Cette unité fut maintenue par une haine commune envers un ennemi ancestral : les varoks. Depuis les conquêtes du premier dieu de la guerre, Omal’garrun, les varoks étaient perçus comme des barbares sanguinaires.
Les Kalthéens pensaient que leur monde se résumait à leur continent, qu’ils appellaient la Pangée. En effet, le vieux continent, situé au nord de l’Empire, était depuis bien longtemps caché aux yeux des mortels par une brume intense et infranchissable. Sur ces terres où naquirent jadis les dragons, résidaient toujours Kaha’ladaleth et Quilshik. Ils y conservaient leurs créations difformes, les chimères, qu’ils n’avaient pas jugé bon d’implanter dans la Pangée.
Cependant, à la demande de leur consœur Ephirëm, déesse de la lune, les dieux anciens consentirent à y accueillir ses enfants, les altars, pour qu’ils échappent au dragon Mhinacre. Enfin, c’est en 438 av. B. que Thalantir parvint à convaincre Kaha’ladaleth de mettre fin au sortilège de dissimulation et de laisser ce continent aux Kalthéens.
En 434 av. B., l’explorateur Arthros fait la découverte du continent des dieux qu’il baptise « Anjahd » en l’honneur de l’Empire. Arthros disparaît sans laisser de traces dans la jungle inexplorée, mais sa découverte reste une avancée majeure pour les Kalthéens. Anjahd devient le théâtre de nombreuses expéditions mortelles et de massacres cruels.
Durant l’Âge Impérial, de nombreuses espèces voient le jour comme les centaures, les tieffelins ainsi que les vaaries. C’est également la montée en puissance de trois nouveaux dieux : Elvar, Thalantir et Sikara.
En l’an 398 av. B., la Dernière Ruée marqua la fin de la longue guerre contre les varoks. Avec la cessation des hostilités, des tensions internes commençaient déjà à ébranler l’Empire, et malgré le mécontentement de nombreux peuples, les varoks rejoignirent le conseil impérial. Progressivement, les tentatives de prise d’indépendance pour se soustraire à la juridiction de l’Empereur se sont intensifiées.
En parallèle, quelques démons de la Fosse atteignirent Kalthéon, révélant leur existence au monde entier. Zaröth, le maître de ce plan, eut dès lors davantage de difficultés à endiguer les évasions de ses sujets.
L’Empire commença à décliner durant son dernier siècle. En l’an 93 av. B., les Kalthéens apprirent l’existence du Reyk, la relique la plus puissante de Kalthéon, ainsi que de son terrible propriétaire : Béilirus. Un groupe connu sous le nom des Sentinelles de l’Horizon se voit alors confier la lourde tâche d’arrêter Béilirus avant qu’il ne bouleverse irrémédiablement le monde. Composé de Rickon, le paladin humain, de Tlalec, le prêtre aerie, d’Alexxar, l’espion elfe, d’Aargh, l’armurier nain, et de Pikk, le druide kekt, ils échouent après avoir exploré les profondeurs de la Fosse Infernale. Élevé au rang de dieu après le meurtre de Zaröth en l’an 0, Béilirus met fin à l’Empire en libérant la Fosse Infernale pour déchaîner le chaos sur le monde.
Avènement de Béilirus
La reconstitution du Reyk à la fin de l’Âge Impérial marque l’Avènement de Béilirus et le début de l’Âge de Drazald. Rockvick, devenu Béilirus, rassembla toutes les conditions nécessaires après des années de massacre pour plier l’artéfact à sa volonté. Il ouvrit alors la Fosse aux démons, libérant les créatures infernales sur Kalthéon. Avançant sans rencontrer le moindre adversaire à sa taille, il rejoignit l’antre de Zaröth, l’assassina froidement et s’empara de son trône. Transcendé par le pouvoir du Reyk, Béilirus se transforma en dieu de la destruction et devint le nouveau roi démon de la Fosse.
Béilirus, galvanisé par son nouveau statut, incita sa redoutable armée à anéantir toute vie sur Kalthéon, se lançant lui-même dans une quête impitoyable pour exterminer les dieux. Un seul objectif l’obsédait : ressusciter celle qu’il aimait et vivre avec elle sur les cendres d’un monde qui ne pourrait plus jamais les séparer. Il tua d’abord Vessan et Kaha’ladaleth, puis affronta Antare, l’entité du soleil, dans un duel titanesque. Lorsque Béilirus triompha, le monde fut plongé dans une obscurité cauchemardesque.
La perte de la déesse majeure fut un bouleversement terrible pour les Kalthéens. Ceux qui avaient pris les armes contre les démons virent leur foi vaciller et commencèrent à chercher désespérément un moyen de s’enfuir.
Un combat terrible, connu sous le nom de l’Affrontement des Sacrifiés, éclata entre plusieurs divinités et le roi démon. Les Kalthéens ressentirent les effets dévastateurs de ce conflit partout sur leur territoire, les cataclysmes se multipliant aux quatre coins du monde et causant des morts en masse. Face à cette puissance destructrice, certains dieux, mis en déroute, préférèrent fuir le combat plutôt que de risquer leur vie. Même Shavaris fut contrainte de reculer. Quant à Pheldia, elle ne put échapper à son funeste destin.
Euphorique, Béilirus se rendit au Purgatoire, où il trouva Athrödil, débordée par l’arrivée incessante de centaines de milliers de défunts. Le roi démon n’avait pas l’intention de tuer la déesse de la mort ; il la voulait à ses côtés. Préparé à son refus, il menaça ce qu’Athrödil avait de plus cher. Acculée, la déesse n’eut d’autre choix que de se plier à ses ordres et de détourner toutes les âmes vers la Fosse, renforçant ainsi l’armée démoniaque de Béilirus.
Béilirus déterra ensuite le corps de sa bien-aimée et l’emmena jusqu’aux Horizons d’Ivoire. Tout était prêt pour son retour. Cependant, l’âme de Beïdone, ayant eu vent des atrocités commises par son compagnon en son nom, ne put accepter cette cruauté. Préférant une fin définitive à une existence aux côtés du monstre qu’était devenu son âme sœur, elle choisit de disparaître à jamais. Lorsque Béilirus arriva sur le plan des Horizons d’Ivoire, il ne la trouva nulle part. Malgré les explications de Naldröth, Béilirus refusa de voir la vérité en face. Dans un accès de rage, il tua le roi des Horizons et déchaîna sa fureur sur les terres angéliques, les réduisant à néant. Ce n’est qu’après avoir balayé la dernière âme qu’il se rendit à l’évidence : Beïdone n’était plus. Consumé par la rage, il rejoignit ses légions pour anéantir tous ceux qui osaient encore s’opposer à sa domination.
Quelques années passèrent, durant lesquelles le monde, privé de la lumière du jour, vit la moitié de sa faune et de sa flore disparaître sous le règne des démons et des noctiles. Les survivants se réfugièrent sous terre, se préparant à une nouvelle vie coupée de la magie.
Durant les huit cents ans du règne de Béilirus, les divinités cherchèrent désespérément un moyen de le repousser au fond de la Fosse. Cependant, sans le Reyk, elles demeuraient impuissantes. Selon les récits de ses sujets, Athrödil, après des siècles de captivité, réussit à élaborer un plan pour tromper Béilirus. Elle le leurra en créant de toutes pièces une fausse âme de Beïdone. Celle-ci fit miroiter au Roi Démon l’espoir de retrouver son amour perdu. Se saisissant une nouvelle fois du Reyk, Béilirus formula son dernier souhait. Incapable d’exaucer ce voeu, le Reyk se mit à surchauffer. Conscient qu’il devenait hors de contrôle, Béilirus rappela ses armées et se réfugia au fond de la Fosse pour espérer survivre au cataclysme qu’il venait de déclencher. Le Reyk implosa dans une déflagration mondiale, qui fragmenta profondément la Pangée en plusieurs continents. Bien des cités souterraines furent rasées tandis que les habitants des autres durent s’échapper en remontant à la surface. Le Reyk, quant à lui, se morcela en cinq parties qui disparurent dans le monde.
Âge de Drazald
L’Âge de Drazald débuta en l’an 0, lors de l’Avènement de Béilirus. L’Empire fut vaincu par les légions infernales sorties de la Fosse et les survivants se réfugièrent dans les citées souterraines des kalrans. Le pacte des Vivants fut édifié, porté par un nouveau collectif originellement humain nommé les Elvarites, aidant à instaurer une paix salvatrice entre les peuples. Avec le temps, les mortels virent leur capacité à manipuler la magie s’affaiblir, au point de quasiment disparaître.
Au cours du premier siècle, connu sous le nom de « Siècle Suspendu », la vie devint particulièrement âpre. Les mortels furent accablés par de nombreux maux et l’organisation fut laborieuse à établir. Les tensions entre les peuples persistaient, exacerbées par l’ombre d’une famine imminente. Les sages de l'ancien monde multiplièrent les tentatives pour restaurer la magie ; toutes échouèrent. Finalement, ils se rallièrent aux idées audacieuses d’une jeune humaine, Azylis Aldhemar. Petit à petit, une nouvelle forme d’agriculture émergea, exploitant des plantes et du bétail vivant dans les profondeurs souterraines.
La génération suivante s’adapta parfaitement à ce nouveau mode de vie, considérant la surface comme une légende racontée par les anciens. Des expéditions furent lancées dans les profondeurs, explorant les mystères des entrailles de la terre. Les métiers de mineur, d’explorateur et d’ingénieur devinrent cruciaux pour le développement des cités souterraines. L’âge d’or de la technologie débuta vers l’année 200 ap. B. Les cités se développèrent rapidement, catalysant des avancées technologiques fulgurantes.
La fièvre de la découverte s’empara des peuples sous la terre, et certaines cités poussèrent trop loin leurs explorations et leurs expériences. Parmi elles, la plus célèbre fut Gobelheim. Quelques années seulement après la découverte d’une pierre miraculeuse dans les profondeurs, utilisée comme source d’énergie pour leurs machines, toute trace de civilisation sembla s’évanouir. Les habitants furent transformés en monstrueux mutants, appelés « gobelins », qui continuent de terroriser les Kalthéens à ce jour.
Lors de l’an 823, une explosion massive secoua le monde souterrain. Plusieurs cités furent englouties. Craignant de nouveaux effondrements, les civilisations abandonnèrent leur royaume troglodyte. Mélangés, les peuples émergèrent aux quatre coins de Kalthéon, découvrant un monde métamorphosé, débarrassé des démons, constitué désormais de cinq continents distincts.
Âge de la Reconquête
En l’an 823 ap. B., après avoir vécu plus de huit siècles dans les profondeurs des cités souterraines, les Kalthéens furent surpris par une secousse d’une violence inouïe, qui fit trembler le Tenwa et résonna d’un fracas assourdissant. Ce séisme colossal se propagea jusqu’aux fondations même de leurs citadelles. Alors que les murs se lézardaient et que les plafonds s’effondraient, une panique indicible s’empara des habitants. Ils abandonnèrent tout derrière eux, précipitant leur fuite vers la surface, préférant affronter les démons plutôt que de succomber sous les tonnes de roche qui menaçaient de les ensevelir à jamais.
Lorsqu’ils atteignirent enfin la surface, les Kalthéens firent la découverte d’un monde transformé, débarrassé des démons et de Béilirus, avec des continents réarrangés. Alf’halen et Thaldröck s’unirent alors pour ériger Délivrance, le bouclier des dieux. Les Kalthéens, quant à eux, commencèrent à reconstruire ce monde en friche où tout était à refaire. Retrouvant peu à peu l’usage de la magie, privés de leurs machines technologiques perdues dans les ruines de leurs cités, ils repartirent de zéro.
Progressivement, la civilisation réapprit à maîtriser le nym, fascinée par cette puissance évoquée uniquement dans les récits anciens. Les inventions et la technologie de l’Âge de Drazald furent progressivement délaissées. En l’espace d’un siècle à peine, plus personne ne savait comment faire fonctionner ces outils anciens. Au bout de deux cent ans, ils furent presque oubliés. Ces artefacts sont désormais des antiquités que même les plus anciens ne peuvent expliquer.
De nouveaux royaumes ont émergé et, rapidement, les premiers conflits ont éclaté aux quatre coins du monde, plongeant les nouvelles terres de Kalthéon dans un chaos grandissant. L’ordre des Elvarites, respecté depuis leur rôle crucial pendant l’Âge de Drazald, décida alors d’organiser un grand sommet pour la paix en 895 ap. B., réinstaurant le pacte des Vivants. Après des décennies de guerres sanglantes, les chefs de toutes les nations répondirent à l’appel et acceptèrent de laisser les Elvarites, gardiens de la neutralité, délimiter les frontières entre les pays. Cinq représentants furent ainsi nommés pour superviser cette entreprise monumentale, un pour chaque continent, chargés de garantir la paix dans les années à venir. À partir de ce jour, les Elvarites ne sont plus seulement des champions d’Elvar, mais des individus choisis et jugés par le dieu lui-même. Le pacte des Vivants est réinstauré afin d’éviter que les forces de Kalthéon ne soient anéanties en cas d’une résurgence de Béilirus. Lors de ce sommet, des organisations et des traités mondiaux sont également mis en place pour Délivrance, le bouclier des dieux. Quelques années plus tard, des éclaireurs rapportent avoir observé du mouvement au sein du Versang, présageant une possible réorganisation des légions démoniaques.
De nos jours, le conseil des Elvarites perdure et chaque champion est remplacé à sa mort par un nouveau désigné par le conseil, qui demande toujours l’aval d’Elvar. Toutefois, leur influence politique est moindre par rapport à leurs débuts. Les royaumes sont devenus autonomes et ont établi leurs propres gouvernements, parfois même en guerre les uns contre les autres sur un même continent. Mais la présence des cinq Elvarites apaise le peuple. Leur puissance est si grande que beaucoup les considèrent comme les seuls capables de faire face à Béilirus. Presque vénérés comme des dieux, ils convoquent des conseils lors des crises majeures de Kalthéon. Occupés principalement à élaborer des stratégies pour éliminer définitivement le dieu de la destruction, il est difficile d’obtenir une audience avec eux. Aujourd’hui, Ilyos, l’enchanteur alstre, représente le continent Kern, Helmgar, le pacificateur humain, représente le continent Yava, Faëlya, la varok chevalière de l’ordre du Dragon, est en charge du continent Aldrim, Maïra, le Trev tieffelin, supervise le continent Geryo, et Nixhi, la pisteuse vaarie, est responsable du continent Mitan.
En l’an 1046 ap. B., au cœur de l’âge post Béilirus, la guilde des Archéologues voit le jour avec une mission ambitieuse : cartographier les continents et recenser les créatures qui y vivent. Aujourd’hui, elle s’attèle davantage à fouiller les vestiges oubliés de l’Âge de Drazald.
L’Âge de la Reconquête voit la création de beaucoup de guildes ainsi que la découverte de deux nouvelles espèces civilisées, les éthréals et les fahruns.